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Agroécologie au Pays basque: le défi d'une agriculture sans pesticide ni travail du sol

  • Photo du rédacteur: Sophie Vanel
    Sophie Vanel
  • 7 avr. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 nov. 2022


Sur les hauteurs de Bidarray, Cécile Vivant s’est orientée vers l’agroécologie, ou agriculture paysanne, pour cultiver des plantes aromatiques et médicinales. Mais les réalités du terrain sont loin d’être simples. Heureusement, les formations se multiplient

Être dehors toute la journée et travailler le végétal, ce n’est pas ce à quoi était prédestinée Cécile Vivant. Mais après des études de journalisme, la toute jeune maman fait un pari osé, celui de cultiver des plantes médicinales sans pesticide et en évitant de travailler la terre, pour préserver la vie souterraine.


Elle s’inspire des fondements de l’agroécologie : « Connaître la nature, la dompter, intervenir au bon moment et connaître son sol. » Pour mettre en application ces principes, elle loue un demi-hectare de terrain à Bidarray. En 2019, le laboratoire vivant peut commencer.


Menthe, mélisse, calendula, verveine… Réussir à cultiver cette multitude de plantes sans avoir recours aux méthodes conventionnelles n’est pas chose aisée : « Il n’y a pas de méthode toute prête à appliquer, comme on a pu le lire dans certains bouquins. Chacun doit faire ses tests en fonction de son sol, de son climat et des espèces qu’il cultive. »

Pour la jeune paysanne, l’agroécologie est un concept noble, mais a parfois tendance à être idéalisé. Seuls ceux qui ont une bonne connaissance de leur terre peuvent espérer pratiquer une agriculture paysanne. « Les gens qui font ça depuis vingt ans maîtrisent bien leur terre car ils savent exactement ce qu’il faut pour que leur sol soit en bonne santé. Alors qu’au début, tu tâtonnes, tu testes et bien souvent, les plantes attrapent tout ce qui passe », confie Cécile Vivant.


La biodiversité au cœur du processus


Mildiou, insectes, mulots… De nombreux facteurs menacent directement les cultures. Le purin d’ortie en préventif, pour renforcer la plante, et la décoction de prêle, pour assécher les feuilles, ne suffisent pas toujours. Mais si les débuts peuvent être compliqués, certains principes de base en agroécologie restent redoutablement efficaces.

Plus il y a de diversité, plus le risque d’être fortement impacté par le changement climatique est faible

La biodiversité y tient une place majeure : « On laisse les ronciers se développer autour de notre parcelle car ils hébergent des hérissons, des serpents et des oiseaux qui se nourrissent des espèces nuisibles. » Ces prédateurs naturels permettent ainsi d’éviter le recours aux pesticides. Varier les plantations constitue aussi une stratégie intéressante face aux perturbations climatiques.


Canicules et inondations sont autant d’événements de plus en plus fréquents et intenses qui menacent directement les cultures. « D’où l’intérêt de ne pas avoir tous ses œufs dans le même panier », défend l’agricultrice. Car plus il y a de diversité, plus le risque d’être fortement impacté par le changement climatique est faible. Si certaines variétés auront probablement du mal à s’adapter aux conditions extrêmes, d’autres, plus résistantes, auront plus de chance de survivre.


L’agroécologie à l’université d’Anglet

Ce système d’agriculture paysanne, finalement ancestral, a longtemps été oublié mais revient progressivement se frayer un chemin. Un diplôme universitaire en agroécologie a vu le jour cette année, en septembre, à l’université d’Anglet.


« Au-delà des éléments de réflexion qu’elle apporte, cette formation revêt un aspect pratique en permettant aux personnes qui la suivent de construire et mettre en œuvre un projet de transition agroécologique paysanne. » Une aide précieuse pour une pratique agricole honorable, mais fastidieuse.

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